Les Chroniques d'Arkhan

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3 ans déjà

Cher Maître,
Je comprends la réticence dont vous faites preuve dans votre missive précédente. Sa pertinence est irréfutable et votre courroux plus que légitime. Vos arguments m’ont incité à poursuivre la réflexion que vous aviez vous-même fait naître.
Pourtant, je ne peux que répéter à l’envi ce que je vous ai confié auparavant. Nous ne pouvons nous opposer à cette décision. Cela n’est ni notre rôle, ni notre intérêt. Le chien ne mord pas la main de celui qui le nourrit.
Je sais que ce décret vous apparaît comme abusif et il l’est certainement au vu de ce que notre institution a toujours apporté au pouvoir en place. Mais que voulez-vous, le temps efface bien des choses et ceux qui pourraient se rappeler et nous aider n’existent même plus dans les souvenirs lointains des plus anciens d’entre nous.
Dois-je vous rappeler que c’est l’Archimage lui-même qui semble être à l’origine de cet éloignement. Nous ne pouvons rien faire face à cette volonté de nos dirigeants hormis la déplorer et nous interroger sur les raisons qui la motivent.
Agir face à celles-ci est une deuxième étape, qui nécessite d’importantes précautions. Il est capital de préserver nos acquis et de privilégier la diplomatie à l’action directe.
La patience est notre alliée, nous obtiendrons certainement des compensations. Il en va de leur intérêt comme du nôtre. Accepter les sacrifices actuels ne peut que nous être bénéfique à long terme. Considérez cela comme un investissement auquel nous n’avons d’autre choix que de faire face. Gardez toutefois à l’esprit que votre habileté à négocier sera le garant du succès futur de notre institution.
D’autres temps apporteront d’autres règles.
Il en a toujours été ainsi.

Myliarish

La Magiocratie

’argent est le nerf de la guerre, c’est un adage bien connu de tous. Sans lui, il devient vite impossible de lever des armées motivées, d’entraîner des guerriers efficaces et de les équiper, de soigner les blessés, de construire des machines de guerre performantes, de fabriquer les composantes nécessaires à l’usage magique, de dresser des remparts efficaces à protéger les lieux stratégiques, de réparer les dégâts occasionnés aux villes et villages,...

ette liste est loin d’être exhaustive mais elle résume parfaitement la délicate situation dans laquelle la Magiocratie se trouve actuellement plongée.

epuis le début des combats, on murmure que l’état des finances n’a jamais été aussi mauvais. Les nombreuses dépenses consenties lors de la contre-offensive de 1604, la Missive, les multiples subsides octroyés aux colons de toutes sortes, les sommes faramineuses débloquées afin de réparer ce qui a été détruit et le montant lunaire de la solde de la Milice, ont creusé un gouffre dans le capital financier de l’état.

ourtant, malgré tous les échos circulant au sujet de cette situation et face aux questions légitimes quant à la survie de l’appareil économique arkhante posées par les notables magiocratiques, notamment certaines Maisons qui voient en la gestion actuelle une tentative de sabordage, les Magiocrates ne semblent pas s’émouvoir. Ils persistent à confirmer que même si la conjoncture n’est pas brillante, il n’y a pour le moment guère lieu de s’inquiéter et affirment que la situation est sous contrôle.

l est vrai que de nombreux impôts nouveaux ont été levés depuis quelques Lunes dont le moindre n’est pas la taxation supplémentaire de 2% qui frappe depuis la Lune du Faucon 1606 toute transaction commerciale effectuée par la Guilde.

ace à ce nouvel octroi, les réactions au sein de la Guilde ont été particulièrement exacerbées. Bon nombre de ses représentants haut-placés se sont publiquement exprimés sur l’iniquité d’une telle mesure et estiment que la Magiocratie fait porter à la seule Guilde un fardeau qui devrait être réparti de manière plus équitable entre toutes les corporations de métier. Après que l’ensemble du Conseil du Quatrième Cercle eut menacé de bloquer la fabrication et la vente des composantes arcaniques et après plusieurs Lunes de négociations, un accord est finalement intervenu.

et accord prévoit qu’aucune augmentation de prix ne pourra intervenir avant la fin du conflit mais qu’une fois celui-ci résolu, la Guilde possèdera le droit légitime d'accroître les contributions essentielles à chacune de ses activités, que ce soit le prix nécessaire pour en devenir membre, le coût des composantes et des parchemins ou encore toutes les formes d’apprentissages auxquelles elle pourvoit. On suppose déjà que les parias seront les premiers touchés par ces mesures.

’un autre côté, des taxes spécifiques à chaque province ont été appliquées à intervalles réguliers et selon les besoins. Même les provinces du centre et du Sud, épargnées jusqu’à présent par la guerre, ont contribué à renflouer les caisses de l’état. Ceci n’a pas été du goût de tous mais le mécontentement a vite fait place a une solidarité collective, la plupart des familles ayant vu un de leurs proches partir défendre la survie de la nation.

ne partie des impôts levés récemment a payé la mise en place de la Missive. Répondant à la demande des familles qui ne pouvaient recevoir des nouvelles de leurs proches, la Magiocratie a développé ce système de courrier sur la totalité de son territoire. De Zelmyria à Stelrik et de Yechal à Mitusir, les Missifs transportent les lettres et les petits colis pour des sommes dérisoires. Dans les milieux informés, on raconte que cette organisation existait depuis bien longtemps mais que son usage était réservé à l’unique pouvoir magiocratique.

ne autre contribution financière à la crise est venue sous la forme d’un tribut volontaire effectué par le culte de Luksos. La rencontre entre l’Archimage et le Messiah semble aujourd’hui incontestable et elle aurait porté ses fruits même si personne ne connaît les termes exacts des accords qui ont été conclus. Toujours est-il que le clergé a décidé de verser chaque Lune une somme proportionnelle aux deniers récoltés par ses prêtres.

aut-il voir dans la nomination du prêtre Alveris Rynghel au poste de Prime Magiocrate de Bakkalior une réponse en forme de remerciement aux donations effectuées par le culte ? Il est en tout cas difficile de n’y voir qu’une coïncidence. Une fois de plus, ces actions tentent à prouver les liens étroits qui unissent maintenant les autorités magiocratiques au culte de Luksos.

n retrouve d’ailleurs des exemples de l’influence grandissante de Luksos un peu partout dans la Magiocratie. Les cérémonies religieuses dont Luksos est l’objet se multiplient un peu partout sur le territoire et rares sont les provinces dont les chefs-lieu n’abritent pas encore un temple érigé en son honneur. On raconte que la Maison Kirilar tout entière serait sur le point de se convertir à sa foi et que le quart des Magiocrates au moins seraient des fidèles du culte.

ais il est clair que la découverte récente de la théocratie et l’apparition du culte de Neferet en le territoire magiocratique pose un certain nombre de questions auxquelles il est, dans l’état actuel des choses, bien malaisé de répondre. Pour l’instant, les autorités religieuses ne se sont prononcées sur la question que de manière officieuse. Mais d’aucuns voient déjà poindre le spectre d’un conflit d’ordre religieux auquel la Magiocratie n’a plus dû faire face depuis les tristes événements ayant frappé Virunya au 14ème siècle.

ans un autre registre, la mise sur pied d’un système de conscription obligatoire d’une durée de 2 ans est actuellement à l’étude au sein du conseil des Magiocrates. Cette mesure est loin d’y faire l’unanimité. D’aucuns y voient une mesure impopulaire à un moment où cela est dispensable. D’autres sont pourtant persuadés que cela permettrait une fois pour toutes d’en découdre avec l’ennemi et de terminer la guerre au plus vite. Ce sujet partage en tout cas pour le moment les autorités d’Arkhan même si une décision ne devrait pas tarder.

GAROU 2001